mardi, décembre 18, 2007

Nous sommes tous des chinois

Les blogs ne sont vraiment plus ce qu'ils étaient.
S'il y a une posture toujours plaisante à emprunter, c'est celle du blasé regrettant un hypothétique âge d'or -attitude qui cependant, peut vite dévier vers l'aigreur la plus réactionnaire. Le tout est de savoir doser, de s'y prendre avec diplomatie. Je reprends donc : les blogs actuels sont, sauf exceptions, une constellation de médiocrité. Et Dieu sait si j'ai cherché parmi l'amas d'ignominieuses banalités sans style ou les traînées de crampes littéraires. Mais finalement, y a-t-il déjà eu un âge d'or du blog?

(Hip ou hype? Snob ou snoob? L'âme enlacée ou l'amant lassé?)

Concert des Tellers, quant à faire. A la Boule Noire, drôle de nom, petit concert, excusé (timidité et fatigue des débutants). Petit public surtout. Mais ça devient presque une habitude dans les concerts de rock: il ne doit plus y avoir qu'1/4 du public qui bouge. On leur offrirait des sièges ils s'assiéraient. Quant aux fumeurs, leur terrible et progressive marginalité devient éloquente. "Les jeunes de nos jours ne savent plus s'amuser" disent nos parents... En fait, il n'y a guère que dans les concerts d'hard rock que le public bouge dans une même énergie, une même korégraphie commune: mouvement de tête de l'avant vers l'arrière. On dirait des baromètres noirs mesurant le taux de puissance des basses. Leur observation est aussi fascinante que les turbulences du Queen vu en plongé.



Et aussi

L'expo Heidi Slimane -une très radine tranche de la réelle expo Slimane. Qu'y avait-il déjà j'ai du mal à m'en souvenir, un trou de mémoire. Mmmm... Il y a l'obscurité, des nuques et des flashs, l'obscurité des nuques flashés. Mmmm... Ai-je été déçu je ne m'en souviens pas. Dans l'art mutilé l'avantage est qu'on peut se faufiler en ses trous, là où les spectateurs n'ont plus rien d'autre à regarder qu'eux-mêmes. On se dit alors que c'est à nous d'achever l'oeuvre. Il y a le garçon qui ne sait pas comment se placer pour remplir, le cadre. Il bouge trop.

Il y avait aussi la lumière, comme un fleuve qui se perdait dans une mer de fumée, et puis, il y avait les membres qui en sortaient ou s'y recachaient, la peau blanche, un baiser. On entendait des sons étranges, une complainte? Un baiser simulé /peut être /un baiser clair-obscur.

La mutilation elle même comme simulacre. Les pièges où les jeunes gens tombes figés, dans un cliché photographique. Slimane tout comme Gus Van Sant est un artiste du trou, de l'ellipse, de ce qui est à côté -visages de cheveux, émotions clandestines, corps et vestes, ou narration d'un autre monde, d'un temps désaccordé et du ravissement de l'absence. C'est en cette retranscription qu'ils sont indéniablement les deux grands pygmalions de la jeunesse actuelle.

Ces Perfect Strangers


Mais question : où sont donc passés les dandys? Les dandys tendent à disparaître, comme tout ce qui, dans un suprême mépris du concept galvaudé d'altérité, est interdit à l'un des trois sexes. Les filles n'ont aucun équivalent au dandysme, sans doute parce que l'oisiveté et le culte de l'apparence qui la caractérise leur ont été imposés pendant des siècles. Le travail et la culture sont leur subversion à elles. On remarquera au passage que pratiquement toute l'esthétique des dernières générations exclut les filles, au profit d'un nouveau narcissisme masculin. Qui retiendra-t-on le plus longtemps, Pete Doherty ou Kate Moss? C'est le pop-rock maintenant qui créé les tendances, or le pop-rock est essentiellement masculin (concept de bad boys) -cet objectif stylistique, voir même énergétique, est ainsi un théâtre de rivalité dont les acteurs ne peuvent être que des garçons, reléguant aux vagins le rôle de groupie-faire-valoir.

Mais j'attends néanmoins le moment où l'on verra aux premiers rangs des plastiscines une horde de garçons aux cris hystériques, éclatant en larmes après avoir frôlé l'orteil de la bassiste. Ce devrait être terrifiant.

Ordonc les français, en votant majoritairement à droite, ont choisi la France qui se lève tôt, qui travaille, une France moraliste réceptive aux moindres inclinations de ses émotions, au lourd esthétisme de la laideur. La désinvolture pop façon baby-rockers, (façon maybe-rockers, surtout) ou tektonikers ou fluokids, est déjà une aération mais se limite aux parenthèses de sa jeunesse. Le minet arrogant qui va tous les soirs au Shebeen, au Pop In, au Bouddha Bar (finalement non, il n'y a pas que des pétasses et des trentenaires au BB) ou au Metropolis, est le même que le costard que l'on retrouvera quelques années plus tard en entreprise. Il lui manque le parti-pris politique, la connaissance du potentiel manifeste de sa culture - le principe du dandysme. Je crois l'avoir observé (peut être me trompe-je), les nouvelles sous-cultures se sont laissés dominer par le diktat bourgeois, à savoir que leur liberté n'appartient qu'à ce qu'il appelle "l'insouciance de la jeunesse", une "sphère temporaire avant le monde réel". Avec l'aide de la société de consommation, quand les codes vestimentaires remplacent totalement l'idéologie politique. Finalement, cette fuite n'a pas le contenu necessaire à la révolution, et, de par son autisme "dépression post-société-libérale", finira très certainement par abdiquer encore plus lamentablement que les soixante-huitards.
Reste l'érotisme des slims.
Et les dandys? Aucun patron ne peut être dandy, on l'a compris quand cette position a cessé de se limiter aux yeux des gens à l'amour de la mode, pour se développer en philosophie de vie. Et même s'il devient de moins en moins présent, le dandy a le mérite de se repréciser, remarquable face à la vulgarité de droite. Ceci est justement son rôle : connaître de fond en comble les cultures et valeurs de masse, pour ensuite les dépasser. Un retournement du principe d'effort.

Il y a plus intéressant encore que le dandy, c’est le performer. Lui prend comme base à dépasser le niveau du dandy, il ne teste plus seulement les domaines de formatage social, mais aussi tout le rapport au corps et à ses normes. En serais-je un plus tard, quand il ne me restera plus que l’insolite pour me mettre en valeur ?

J'avais écrit d'autres textes à publier, d'autres aigreurs déçues, mais c'est Noël aujourd'hui. Alors, Joyeux Noël à tous ; après tout pourquoi pas. (Strawberry Jam d'Animal Collective, est le panorama acoustique le plus pétillant de l'année. Sous sont patronage son zoo de compagnie fait merveille : Panda Bear, Caribou et Le Loup. Let's myrtille, baby)

lundi, novembre 19, 2007

Pédophilie et instrumentalisation

Il était une fois un groupe facebook s’intitulant «Suspendre les pédophiles par les couilles», qui semble-t-il n’existe plus. Les milliers d’adhérents à ce groupe s’y défoulaient, décrivaient toutes les tortures qu’ils aimeraient infliger à ces gens désirant sexuellement les gosses. Etonné par le spectacle dantesque que m’offrait leur colère, j’ai discuté un jour avec un des adhérents, dont la mère travaillerait à la brigade des mineurs, et lui assurerait donc, d’après sa profession, les connaissances nécessaires au sujet. Je lui demandai ce qu’était, selon lui, un pédophile. Il me répondit ceci : «C’est le vieux qui épie les jardins d’enfants, qui en enlève un, le séquestre et le viol dans sa cave». Voici le début de l’histoire, des enfants innocents, un monstre et son antre, une foule terrifiée.

Mais il était encore une fois, ce petit article dans le journal Métro, dans lequel un pédophile, ancien condamné, nous parle de ce qu'il vit, de ses pulsions et de ses traitements. Sur une demi-page. Il y aborde notamment le calvaire qu’implique son effroyable désir, la violence de la stigmatisation qu'il subit, la manière dont elle rend difficile son aide et sa réinsertion. Tout se complique : le monstre est aussi un être humain.
Un article prenant le courage de nous annoncer un tel fait, surtout dans ce genre de torchon qu’est Métro, ça a le mérite d’étonner. Peut être trop: certainement gêné par le manque de condamnation outragée, le journaliste a cru bon de titrer l'interview d'un "Pédophilie: il faut être plus vigilant".



Soyons donc vigilants. Puisqu’ils sont humains comme vous et moi, ils peuvent être partout, ils peuvent être vous et moi. D’ailleurs ils sont réellement partout –sinon à quoi bon être vigilant. Et si on se surprend à ne pas encore en soupçonner assez, rien ne nous empêche de dénaturer le mot "pédophile" pour accroître le déchaînement des autodafés. Ainsi, au fil des discussions, des remarques égarées, on constate que la pédophilie n'est plus définie par le lambda comme un désir sexuel pour les pré-pubères, mais de manière plus totalisante comme un désir pour les mineurs. Un majeur couchant avec une personne de 17 ans serait donc criminel ; on l'apprend même dans les facs de droits. Mais en ce cas, en quoi la pédophilie est un crime? "On n'est pas aussi mature à 17 ans qu'à 18. La preuve, si c'était le cas, on permettrait aux ados de 17 ans de voter", m'a-t-on dit. Bon, restons sérieux, je ne perdrai pas mon temps à répondre à ce baragouinage de fin de pensée. Je voudrais juste faire noter que le droit se rédige selon des consensus généraux, et que majoritairement, les ados ont des corps aptes à la sexualité dès leur puberté. Alors, pourquoi leur psychisme ne suivrait-il pas? Sans doute parce que les fanatiques de la "pureté enfantine" ont encore tendance à leur apprendre que le sexe, c'est mal. Les plus fragiles récoltent leur névrose, appartiendront plus tard à leur triste système de la débandade. Les autres s'en moquent, baisent et se font baiser par les plus vieux, moi, vous, par moi, par vous, les autres aiment, baisent.
Je pourrais citer beaucoup d'exemples, de cris d'orfraie concernant des jeunes de 14, 15, 17, ou même 20 ans ; leur accumulation, dans leur absurdité, leur décalage, aurait le mérite de nous éclairer sur la raison de la stigmatisation extrême du pédophile: au fond, le pédophile, c'est celui qui vous gêne. Vous ne voulez pas qu'on baise avec votre petite soeur, avec votre fils? Vous ne voulez pas que votre conjoint fantasme sur une jeune starlette? Traitez les intéressés de pédophiles, vous aurez tout de suite la morale publique de votre côté. Faites-lui confiance, elle sait s'adapter à vos caprices.
Voilà, tout se complique encore plus : non seulement le monstre est un être humain, mais en outre, tout être humain peut devenir monstre selon l’humeur de son prochain.

Au fait, comment en est-on arrivé là ? Il est avéré que toute stigmatisation mise en place ou encouragée par l’Etat a pour but l’instauration d’une paranoïa collective, d’une peur irrationnelle permettant la répression exutoire. La paranoïa est un désir de toute puissance, on le sait bien, ainsi que le montre son fonctionnement, de l’auto-persuasion des mauvaises intentions de son prochain à la volonté d’héroïsme dont le paranoïaque croit faire preuve en combattant une peur qu’il n’a pas su réellement identifier. Le rôle de l’Etat est de conforter chaque individu dans sa peur, et de la canaliser contre la menace qu’il choisira. Or une névrose ne s’épanouit et ne se propage telle une épidémie que lorsqu’elle est soutenue par une autorité. On pense ainsi à la moyenâgeuse haine du sexe de la chasse aux sorcières, ou à l’hystérie politique dans le maccartisme aux EU et dans la chasse aux bourgeois en URSS. Chaque personne pouvait être une sorcière, un communiste, un bourgeois. Un être dont il faut se débarrasser. Dès lors que votre voisin vous dérange, vous pouvez prouver sa malveillance ; elle dépend de critères que personne ne maîtrise et ne veut maîtriser (puisque le nom qu’elle porte est un fléau faisant figure de dogme indiscutable), que l’on meut à volonté selon ses désirs. Nous sommes là dans le domaine du sacré, d’une Foi inébranlable en son Jugement personnel et en la divinité du phallus recousant par sa jouissance la castration d’avec l’Etat-mère.
On l’observe, après la désillusion des années peace and love et du libertarisme, dans la terreur du sida et du néo-libéralisme, nous sommes rentrés à nouveau en une période de dépression sexuelle. Le sexe est devenu un vestige d’idéaux désuets, lorsqu’on pensait que le corps pouvait être autre chose que la marchandise d’une entreprise, lorsque que le «cancer des gays» n’existait pas pour faire à côté l’éloge du mariage et de l’abstinence. La fragilité sentimentale de notre rapport au corps a manifestement semblé un bon outil pour créer un nouveau Mal. L’affaire Dutroux est donc tombée, et avec elle, l’arrivée en masse du monstre pédophile. Sans commune mesure avec les phénomènes historiques cités plus haut, je crois vraiment qu’il faut s’arrêter plus longuement sur ce Mal. Par exemple, comment une société entière a pu se passionner pour la grandiose mascarade du procès Outreau ? Comment a-t-elle pu fermer les yeux aussi longtemps sur cet échec, et recommencer par la suite à condamner des innocents dans d’autres procès incohérents ? Quel intérêt peut-on avoir à focaliser l’attention du monde entier sur de telles divagations ? Pour camoufler quoi ?

Je ne suis pas un journaliste, je connais très mal la scène politique et ne pourrai pas donner de réponse pertinente. Revenons plutôt à vous. Pourquoi y croyez-vous ? Pourquoi vous êtes vous laissés persuader que vous avez le droit de foutre en l’air la vie d’une personne parce qu’elle a fait l’amour avec un ado, le votre ou un autre, ou tout simplement parce que vous le soupçonnez de pédophilie ? Excusez-moi de déceler un malaise, une imprécision, un léger froissement dans votre raisonnement. Serait-ce parce qu’il est plus commode d’attaquer le bouc-émissaire que de voir en face vos propres désirs ? Non, ce n’est pas le monstre qui s'est déjà surpris désirer secrètement la prunelle de vos yeux, c’est tout le monde, vous et moi, parfois juste pour une heure, une minute, une seconde. La personne qui me dit qu’elle n’a jamais regardé de toute sa vie avec un soupçon d’attirance les jambes d’une fille de 12 ans, ou un p’tit cul d’adolescent serré dans un slim, je la traite de menteuse. Et pourtant, et justement, lorsque ça se sait, lorsque vous surprenez votre chieur de voisin en cette situation, là vous le traitez de pédophile. Mais vous ne savez même pas ce qu’est un pédophile.








Je vais maintenant me pencher sur un cas qui est arrivé à un de mes amis, Z, 22 ans, qui a récemment été dragué par un pré-ado de 14 ans, T. Ils se sont vu une fois, dans une évidente ambiance de séduction, et en sont ressorti avec tout ce qu'on sait de la fraîcheur des flirts adolescents. La mère de T a fouillé dans son ordinateur pour retrouver leurs discussions msn, l'a forcé à donner les coordonnées de son amant potentiel, a commencé à mettre en place des mesures judiciaires. T ayant 14 ans, l'acte sexuel est considéré comme un viol : "Le fait, par un majeur, d’exercer sans violence, contrainte, menace ni surprise une atteinte sexuelle sur la personne d’un mineur de quinze (15) ans est puni de cinq (5) ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende".

Diantre. Ceci pose plusieurs questions. Qu’est-ce qu’une «atteinte» sans violence, contrainte, menace ni surprise ? Sait-on de quoi on parle, précisément ? Et, quid de l'ado pubère et consentant ? Oh, ça, on s'en fout.
Il y a quelques années on s’était enfin mis à écouter les mineurs de moins de 15 ans, on prenait en compte leurs plaintes d’attouchements avec un inconditionnel crédit, jusqu’à l’arrestation de personnes innocentes. La situation vécue par Z est l’inverse : le mineur a beau clamer haut et fort son consentement, la conscience de ses actes, on écartera sa parole comme un détail pour mieux s’acharner sur le «détourneur». On est passé de la bouche incontestablement innocente à la bouche incontestablement inconsciente. Mais inconsciente, uniquement bien sûr lorsqu’elle ne dit pas ce qu’on attend d’elle.

Parce qu’au fond, qu’importe l’enfant : ce qui compte est avant tout la punition du bouc émissaire, du serpent qui, en encourageant la connaissance du péché originel, serait cause de tous les maux de notre époque. Du pain et des jeux, demande le peuple (le jeu du loup est déjà le préféré des cours de récréation). L’enfant est presque un appât, en fait. Je connaissais d’ailleurs quelqu’un qui, lors de ses 13 ans, a littéralement servi d’appât : lui et son «corps de 18 ans» étaient chargés par la police de faire le trottoir et d’attirer le pédophile. Ou, faire naître un désir semblant à priori normal pour ensuite le châtier. Bande d’abrutis.
Comment cette personne a-t-elle vécu l’expérience ? Pas très bien, je crois. Mais il faut dire qu’il avait déjà été victime d’abus, il était déjà détruit, atteint de cette maladie qu’on appelle le sexe ; tout travail de protection ne servait donc plus à rien. Les enfants ayant eu des rapports sexuels, ça dégoûte un peu, c’est comme s’ils avaient reçu un virus dont on se doute qu’il réapparaîtra plus tard en «perversion sexuelle» (quand ils seront vieux, chauves et édentés). Ils sont irréversiblement malades. C’est pratique, une licence : avant ça permettait de les soumettre à la question, d’encourager à sortir des noms quitte à dénoncer n’importe qui, et à leur faire porter toute leur vie le poids des années d’incarcération de gens innocents. Maintenant, ça permet aussi de les ignorer (ce qui demande moins d’efforts, plus tranquillisant) quand ils ne suivent pas la version de leurs parents. Mais question : comment un pré-ado de 14 ans en pleine éclosion, va-t-il se construire sexuellement si ses premiers choix, qu’il a pourtant aimé, sont qualifiés de viols et finissent par déboucher sur des poursuites ? L’interdiction d’avoir des rapports sexuels avec des ados n’est, finalement, rien d’autre qu’un phénomène massif de censure : censure du corps sexué (d’une sexualité pouvant faire acte, socialement) de l’adolescent ; déni de ce corps, de sa parole et donc de son humanité ; censure de l’évocation du désir de ce corps et surtout du désir pour ce corps, l’une par l’ignorance et l’autre par une stigmatisation à l’imagerie de conte de fée. Les deux entreprises castratrices, s’opérant dans le climat kafaïen des névroses collectives et par le biais d’une violence dont on se refuse ouvertement à mesurer la portée.


J’aimerais poser une autre question : que serait-il advenu si l’histoire de Z et de T avaient été d’ordre hétérosexuelle ? Ca y est, c’est sorti. La mère de T n’est pas seulement une salope castratrice qui fouille dans les mails et les archives de l’ordinateur de son fils, son hystérie n’est pas seulement liée à une question d’âge (chose qu'il faudrait qu'on m'explique, au début de mon adolescence ça me paraissait inconcevable de coucher avec autre chose qu'un adulte ; le sexe aussi est de l'ordre de l'apprentissage) mais surtout au caractère homosexuel du flirt. Elle l’a dit elle-même : si T n’avait pas été détourné par Z, sans doute n’aurait-il pas été contaminé par le virus inverti. «Détourner». «Détournement de mineur», haha, mais détournement de quoi, au juste ? D’une hypothétique et très abstraite innocence, ou bien du droit chemin hétérosexuel ?
On sait parfaitement qu'il y a une instrumentalisation de la pédophilie dans le discours homophobe. Ca remonte à l'amalgame entre pédéraste et homosexuel, à l'éphèbophilie, au modèle grec ou caravagesque. Mais concrètement, dans notre société, non, rien qui ne puisse justifier quoi que ce soit, pas de chiffres édifiants. Cela n'a pas empêché Emmanuel Le roy Ladurie de déclarer: "le fait de confier des enfants à des couples homosexuels masculins ne manquera pas d’accroître encore les risques pédophiliques qui sont déjà en plein essor" (ah bon, on constate un essor de la pédophilie?) ni les manifestants du 31 janvier 1999 de clamer "Les homosexuels d'aujourd'hui sont les pédophiles de demain" (ah bon, on devient pédo en vieillissant?). Ni même l'Eglise Catholique de prétendre combattre la prolifération de pédophiles qui la ronge... en refusant les homosexuels dans les séminaires. Lol, n’est ce pas ? Notons par ailleurs que l'ignorance de la pédophilie féminine est un tabou découlant entre autres de cette homophobie, alors qu'il suffit simplement de se renseigner pour constater que beaucoup des dernières affaires concernent des couples, où la femme est autant active que le mari. Mais on fermera sagement les yeux là-dessus en préférant l’éternel «guide des rapports humains pour les nuls», l’enfant-ange asexué, la femme-sainte-et-passive, l’homme-père-ou-pervers, l’homosexuel-affamé-de-chair-fraiche. 



Il faut aussi rappeler comment le code pénal fait lui-même la distinction entre les «détournements» hétérosexuels et homosexuels : "Les atteintes sexuelles sans violence, contrainte, menace ni surprise sur un mineur âgé de plus de quinze (15) ans et non émancipé par le mariage sont punies de deux (2) ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende : Lorsqu’elles sont commises par un ascendant légitime, naturel ou adoptif ou par toute autre personne ayant autorité sur la victime ; Lorsqu’elles sont commises par une personne qui abuse de l’autorité que lui confèrent ses fonctions." Une «atteinte sexuelle» (non, je ne sais toujours pas ce que ça veut dire) sur mineur est donc justifiée ou du moins excusable uniquement lorsqu’elle se trouve «émancipée par le mariage». Foutrefichtre ! Cet article sous-entend que dans le monde extravagant du droit, un père, une mère, un prof, n’importe qui, peuvent porter cette mystérieuse «atteinte» à la chair innocente sous la très précieuse condition qu’ils leur passent l’anneau au doigt –rock’d roll, baby. Comme le dit Saint Paul le sexe est douloureux mais le mariage est le meilleur des lubrifiants. On me dira que c’est un oubli de rectification comme tant d’autres, datant de cette époque où la gestion de nos vies sexuelles n’existait, par le prisme de la religion, qu’en fonction de l’assurance des dynasties – de la société hétéro-patriarcale – du paternalisme. Ou non, on ne me le dira pas formulé ainsi puisque la situation n’a pas changé. Il n’empêche, ils ont bon dos leurs oublis. Mais parions que cette précision deviendra rapidement embarrassante aux yeux des défenseurs de la norme sexuelle (pour ne pas dire «morale sexuelle naturelle»)... lorsque les homosexuels pourront se marier, par exemple...






Si le combat contre les actes pédophiles veut fonctionner, il faut qu'il s'épure des délires hystériques qui le collent à la manière de morpions psychotiques. Aucune des «solutions» proposées ne parait utilisable, justement parce qu’elles sont enfantées par ces délires. La castration chimique, bien sûr, ne fonctionne pas, malgré l’ambition de cette bavure de Bernard Debré, de l’imposer tous les trois mois aux délinquants sexuels (en attendant la castration natale pour tous les "pédophiles génétiques"?). Quant à la proposition de rendre publique les fichiers nous informants du taux de pédophilie de nos voisins, elle est tout simplement dégueulasse. Que proposer, alors ? Je ne propose rien, la pédophilie n’est pas une maladie ni un quelconque symptôme social, elle ne concerne que le cas-par-cas, la jurisprudence. Ce que je veux, avec cet article, c’est rappeler aux gens que leur rapport à toutes ces questions évoquées est complètement voilé, cloisonné, issu d’une manipulation à laquelle ils participent avec la jouissance d’un public assoiffé de sang. Je ne suis pourtant pas le premier à faire la part des choses. Déjà en 1977 fut publiée une pétition contestant un code pénale déjà/encore ubuesque : "Trois ans (de prison) pour des baisers et des caresses, ça suffit", "Si une fille de 13 ans a droit à la pilule, c'est pour quoi faire?" disait-elle. Le texte est signé Aragon, Bernard Kouchner, François Chatelet, Jack Lang, Félix Guattari, Patrice Chéreau ou encore Daniel Guérin. Plus tard, ce ne sont que Jean Paul Sartre, Michel Foucault, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Robbe-Grillet, Françoise Dolto, Jacques Derrida ou Philippe Sollers qui exigent dans une lettre ouverte la modification du code pénal. La limite juridique de l'âge où l'abus devient consentement mutuel, doit passer à 14 ou 13 ans, et chaque cas doit être étudié avec l’attention qui s’impose quant aux exceptions, c’est à dire ces enfants déjà capables de toucher au fruit défendu. Si le droit ne s'appuie pas sur les études de la pédopsychiatrie et de la psychanalyse (affirmant que c'est avec la puberté (13 ans) que l'ado devient capable d'avoir des rapports sexuels, affirmant aussi l’existence de ces exceptions), alors sur quoi? Les caprices des peurs sociétales? Ce décalage de 1 ou 2 ans en moins peut paraître futile, c'est vrai, au fond c'est pas grand chose. Il n'empêche que cette petite injustice détruit des vies entières.


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Au moment où je termine cet article j’apprends que la Grande Bretagne compte ficher 1 de ses citoyens sur 6, soit 11 millions, et parmi eux la totalité des enseignants du pays. Je vous invite à vous rendre sur le blog BugBrother pour avoir les ahurissants détails. «Nous ne nous sentons pas concernés» vous dîtes-vous. Pourtant vous l’êtes, comme tout le monde l’est dans un système dénué de toute raison.

dimanche, novembre 18, 2007

La pellicule isolée

A l’adolescence mon ambition de voir Bergman. Je me serais caché dans la mer contre l’île de Faro, déguisé en vague, et j’aurais observé le vieil homme composer sa solitude pour germer des rochers, du paysage vide ses persona ses diaphragmes chirurgicaux, l’heure du loup. Je me glisse entre deux éclairages pour y dévisager leur absence de Dieu, la broderie de cette absence en traits flous sur grand écran. Poser sa main dessus, la caresser. Des traits de femmes, peut être, ou bien, des membres d'un squelette structurant le corps de l'île.

Sinon je me noie. Au fond de l’abysse, je rejoins la face cachée de Faro. C’est un iceberg soutenu par la masse de ses fantômes -tumultueux, d’un tumulte silencieux.

Avec une fille nous avions décidé d’y élever des lapins. Pourquoi des lapins je ne sais plus.



(Et quoi pour égaler les araignées - les clous - les vieux dessins animés - les visages échappés des rêves de cadavres pas assez morts - rattachés à la vie par des espoirs inaccessibles - je regrette Bergman)

samedi, septembre 15, 2007

Ricochets

Moui, de légers ricochets pour cette fois ci.

Déjà parce qu'ublog agonise et qu'en rendant son âme il a décidé de l'accompagner, au passage, de son corps. Idébile, mon tout second antre virtuel en faisait partie, le bien-nommé "Dérives à l'envers" dont les vers et les rives m'avaient pris tant de temps: http://www.u-blog.net/derivesalenvers.
Récupération des textes, donc, exil. Ca m'a permis de m'y replonger; je me trouve souriant, frais, ces lieux communs déclamés dans l'entrain de la découverte, ces ébauches tâtonneuses, iridescentes, parfois même les restes de ma période relativement maladroite de droite malade, c'est mignon comme une progression. Les Dérives datent d'il y a 1 ans et demi. Peut être un peu court jeune homme, pour la rétrospection. C'est que, je ne crois pas être un génie, il m'a fallut du temps pour le remarquer et décider que faute de dons d'avatar surpuissant, je pourrais toujours travailler à avoir beaucoup de talents. Ce qui, entre nous, est un succès.

Et je me relis, et je constate à quel point mon ego-trip est modéré, c'est d'une coquetterie délicieuse. Le snoobisme n'a pas été un mouvement très perçant, mais je m'y tiens. A propos, je me suis remis à écouter du Kilar, son géocentrique Requiem father Kolbe, ce qui m'a ramené vers le club des génies polonais, Preisner et son globesque Requiem for my friend, et autres Lutoslawski ou Goreki. Sans oublier, glissements logiques vers Arvo Pärt. J'avais perdu d'oreille la musique contemporaine. Grave erreur, toujours garder un peu de musique contemporaine au creux des tympans* devrait on rappeler plus souvent. Il faut dire que depuis quelque temps je me suis presque limité au rock, j'avais trop de classiques à rattraper. Il faut bien connaître, après tout, les groupes que l'on écoute pas, subir suffisamment de Janis Joplin, des Who, des Clash ou de Jimi Hendrix pour sortir avec une moue méprisante qu'ils nous emmerdent. Comme une punition, pour l'impardonnable iconoclastie.

(*J'ai bien fait de vérifier, j'avais écrit "tampon" à la place)


Ensuite, parce que justement j'ai acheté Once Upon a Time in the West d'Hard-Fi, le meilleur opus rock depuis The Besnard Lakes and the Black Horse et l'All of a Sudden I Miss Everyone, tous deux de février. Editors et Arcade Fire ne feront certainement pas partie du top 5 de l'année. Il leur faudra encore combattre la folie des derniers Animal Collective et l'antalgie de The Go!Team. En attendant, télécharger Heart it Races, d'Architecture in Helsinki, Wet & Rusting de Menomena, et Les Femmes, de Yelle. Sinon, se reporter sur la bonne MIA, ou sur le début du premier cd de Sayem.
Il y en a d'autres encore, bonne période. La rentrée est toujours intéressante pour un domaine particulier, comme s'il n'y avait pas de places pour plusieurs. Cette année c'est la musique. Il y a deux ans c'était la littérature. Et l'année dernière le cinéma.

Bientôt, cependant, une sélection de films des plus bandants. Le Control de Corbijn, le très bel Alexandra de Sokurov, le Paranoid Park de Gus Van Sant, l'Autre Côté de Fatih Akin et l'I'm not there du fameux Todd Haynes. Quant au prochain Wong Kar Wai, il serait trop entendu de dire que je l'attends tendu.
A propos de cinéma, ai décidé de me lancer le plus vite possible dans un nouveau court métrage. "Les Jours de Cerf-volants". Ce sera après mon stage -déjà des rendons-nous d'entretiens, mais rien n'est tout à fait sûr. J'ai un besoin pressant oppressant de filmer, j'aimerais tellement que ce soit aussi simple qu'écrire. Mais ce serait trop facile, ça aurait un côté profane.


Enfin parce que je me suis remis aux musées de peinture. La peinture et le dessin font partie avec la musique contemporaine des choses que j'ai laissé tombé depuis mon échappatoire de l'école d'art appliqué. En fait, je m'y étais d'abord rendu pour les vidéos de Douglas Gordon et de Paul McCarthy (jeux de mains jeux de demain du premier toujours plaisants, vulgarité crasse du second toujours aussi morvesque), et puis, instinctivement, pour en avoir pour mon argent, errances parmi les tableaux. Et j'ai noté une chose: le cliché de la chute de la peinture dans la seconde partie du XXème est faux. Le XIXème, le XVIIIème siècle, ont tout autant de tableaux sans aucun intérêt qu'on ne garde que par pitié culturelle. La seule différence étant qu'à l'époque, cette majorité d'artistes à bâillements prenaient au moins la peine de combler leur platitude par un travail rigoureux. Sauf que peinture de qualité ou non, l'ennui reste l'ennui (putain il est 4h36, le nombre est joli, joli enchanté mais épuisé).

PS: confondre, à chaque fois Austerlitz avec Auschwitz. Gênant lorsqu'on parle des déportations à Austerlitz, beaucoup plus lorsqu'on demande si notre RER va bien en direction d'Auschwitz. Et si on devait me pardonner un concluant jeu de mot, je dirais que je cours à mon austère lit.

vendredi, septembre 07, 2007

Pute

L’hôte de mon colocataire a sucé la queue d’un gentil patron pour 100 euros, il avait besoin d’argent afin de voyager à Nantes. Moi on me propose 500 euros (héhéhé, comme quoi !), pour un programme «branlette, câlin, fellation». Mmm, à voir.

J’ai connu plusieurs escort-boys ces derniers temps, il paraît que ce n’est pas commun comme métier, je ne sais même pas si c’est reconnu. Peut être l’escort est-il reconnu et non la pute. Il s’agit pourtant exactement de la même chose, me semble-t-il. Je n’ai jamais rencontré une de ces personnes payées pour tenir compagnie à son client «en tout bien tout honneur», je me demande si ce n’est pas en fait un mythe. Une maligne dérobade. Mais à y réfléchir, on dit tellement de choses sur les putes que je ne vais pas m’étonner d’entendre parler de prostitués qui ne baisent pas. A figurer auprès de celles «au grand cœur». Ceci n’a rien d’étonnant : elles s’occupent des pines et vagins coincés dans leur rhume solitaire, ce sont des saintes, et qui dit saintes dit religion, et qui dit religion dit Mystère. Personne n’en a vu mais tout le monde y croit. Au fond les bonnes putes, les heureuses des joyeux instants qu’elles procurent à leurs clients, les salvatrices compréhensives, elles existent : il suffit d’avoir la Foi.


Les sociétés ont besoin d’imaginer cette hypothétique bonté, elles en ont besoin parce qu’il leur faut des saints sacrificiels pour se déployer. Le sacrifice, pour la rédemption. Heureux les pauvres, le Royaume des cieux est à eux : une parole divine bien confortable quant il faut rassurer moralement les bourgeois. Eh bien soit. Si je me prostitue, j’essayerais d’y prendre du plaisir, j’en prendrais, je deviendrais ce cliché.

Du reste, si je devais être une pute malheureuse, de toute façon personne ne le saurait, donc à quoi bon, hein. Les putes on les écoute pas, on les baise et on les imagine. Je n'y gagnerais rien. Ca fait des siècles qu'elles subissent leur condition de marginales et tout le monde s'en fout. On n'a commencé à vouloir les en sortir que lorsque la prostitution pouvait enfin devenir un choix (et un bon plan économiquement parlant), chose inacceptable puisque dénuée de toute idée de sacrifice. C'est alors que les féministes sont arrivées, elles et leur puritanisme. Des valeurs sûres pour dire que non, dans tous les cas la condition de prostitué est liée à la souffrance à et à la misère; au final, ce sont toujours les concernés qu'on n'écoute pas. Qu'importe : le principal travail des féministes ne consiste qu'à expliquer qu'une femme n'est pas une pute -ce qui, en fait, ne veut strictement rien dire. Connasses. Si je devais être une pute heureuse, ce serait contre elles. Et puis, que le beau temps revienne. En septembre c'est un peu tard.

J’ai la fièvre, souvent. Je déambule dans les rues comme un somnambule, l’impression de ne plus avoir de corps, d’être à l’intérieur de ce corps mais comme témoin passif. J’observe la douleur flottante, le flou de ma peau et ses fins grésillements. L'espace autour est encore plus lointain, l'espace autour, mon organisme est une baie vitrée qu'il ne traverse que filtré dans un prisme où ses couleurs se décomposent. Gris, bleu azure, couleurs incertaines. Et mes poumons-poubelles grognent, et je fume quand même. Ca va passer, je me dis, tout passe toujours. C’est la phrase favorite de mon grand père : «Tout passe, tout passe»… Sauf que si tout passe, c’est en se détruisant.

Dans le cas de la maladie, il y a d’abord le temps, qui n’existe plus. La douleur s’ondule dans une sorte de rythmique répétitive, de transe, petits coups de batterie au dessus de l’œil gauche, migraine. La migraine a toujours été ce que je crains le plus, parce qu’elle empêche de penser (et surtout au sexe). Il n’y a plus qu’elle. Combien de temps pour un coup de batterie au dessus de l’œil ? Aucun : même aux yeux de la société ce temps n’existe plus, nous sommes dispensés de tout, l’absence au travail s’en trouve béni. Sans doute parce que la douleur est la punition de notre corps à ce temps qu’on lui impose, un temps cadré selon les horaires du travail. Un temps dégueulasse, donc, le plus solide moyen de combattre nos pulsions.
Revanche d’un corps vendu. C’est quand je suis malade que je le vendrais bien, pourtant, mon putain d’organisme.

Vendre son corps, en voilà un beau cliché concernant la prostitution, d’ailleurs. Pourquoi ne pas parler de location, plutôt ? (Louage, louange, ange-loup. «Sale comme un ange» disait Catherine Breillat.) Si être catin ça consiste à vendre son corps alors l’écriture est l’apogée de la prostitution. Ceci amène cela, me direz-vous.

Au fond, oui, il y aurait un peu de littérature de ma part, dans le fait de devenir une pute. Je suis sûr que tous les ados, que tout le monde en a déjà rêvé. Cet autre cliché : le bourgeois quittant clandestinement son milieu pour faire des passes la nuit. Belle de Jour. Mais je crois que ce fantasme a beaucoup perdu de sa pertinence. Déjà parce que l’un de ses attraits est dans la soumission, dans l’obligation professionnelle de faire ce que le client veut ; une excitante dégradation devenue parfaitement accessible depuis que le sadomasochisme n’est plus un tabou. Et ensuite, simplement parce que sa satisfaction est devenue trop facile, à cause du libéralisme qui de part son «extension dans le domaine de la lutte» narcissico-sexuelle a largement contribué à l’explosion des limites sociales et morales de la prostitution (oh, je pense là à l'un des meilleurs films de Godard : Ce que je sais d’elle, d’un simple regard). Parmi mes amis/connaissances qui se font payer pour baiser, aucun d’eux n’est prolétaire. Il s’agit avant tout d’arrondir les fins de mois, de partir en voyage, de s’acheter le dernier cd d'Hard Fi qui a l’air très bon. J’ai enfin mon t-shirt Vivienne Westwood, je suis heureux.
Séduire
Devenir un cliché. Cliché : image prise en photo. Une image qui reste.
L’infini des possibilités que je ressentais il y a quelques années est devenu mon cliché, il faut que je m’y attache. Je voudrais baiser avec mon cadavre. Ce doit être ça la fontaine de jouvence, une nouvelle peau qui pousserait de l’union entre mon foutre et mes entrailles. Une peau sans temps, malade mais sans douleur. La douleur je peux m’en charger seul merci, j’ai appris comment on la change en plaisir, c’est comme l’obscène, pas très difficile.

Mais pourquoi j’écris tout ça ? J’en sais rien. Je marche dans la rue, avec un peu de fièvre, et les phrases viennent, et j’ai l’impression que tout ce que je pense je dois l’écrire. Un jour je filmerai tout ce que je pense, un jour j’aurai les moyens. Les connaissances techniques, aussi. Question : pourquoi ne pas m’y lancer maintenant ? Arf. Je crois que j’ai besoin de quelqu’un pour devenir génial, un talent à qui m’identifier. Qui me servirait de repère, de repaire.
Mais les rencontres sont si


A propos de prostitution, il faut lire L’amour du prochain, de Pascal Bruckner :
"En hébreu, sainte et putain sont pratiquement le même mot: kadosh et kadesh. Cela vient d'une racine identique qui veut dire séparation. Le saint et la putain se séparent de la communauté des hommes pour les sauver, chacun à sa façon."
La linguistique venait à son secours, nous faisait obligation d'être serviables et tant pis si la charité ressemblait à de la débauche. Sans que je puisse la freiner, Dora s'était lancée dans un héroïsme de la fornication. Nous devenions missionnaires en terre païenne. L'amour du prochain, c'est elle qui le pratiquait maintenant, sans limites. Elle m'avait objecté jadis: à tout aimer, on perd le goût de bien aimer. Elle me disait maintenant: à ne pas vouloir tout aimer, on n'aime rien."

lundi, août 20, 2007

"C'était mieux avant"

Le Darfour ou Dior?

Diantre, choix difficile. Mon militantisme forcené me chuchoterait bien à l'oreille quelques longues tirades emphatiques sur l'urgence de la contre-attaque au génocide, mais je suis particulièrement oversurbooké en ce moment. Je vais donc faire comme tout le monde, me pencher sur la nouvelle collection Dior automne/hivers de Kris Van Assche -en me disant, comme tout le monde (ou non), que peut être, un jour, je réussirais à prendre du temps pour le Darfour.


Mais en attendant, une constatation: il y a largement de quoi regretter Hedi Slimane.
Alors que Slimane remuait enivrait nos oreilles de ses costumes, dessinés d'une éjaculation de guitare électrique, mis en poses en de fulgurants clichés aux notes aussi furtives que la jeunesse qu'elle transcende, KVA décide de faire chemin inverse, chemin d'averse. Comme pour se démarquer au maximum, voir même s'excuser d'une possible "dérive Slimane", KVA nous compose un less-is-more d'un classicisme des plus gerbants. Non pas que je puisse avoir quoi que ce soit contre cette base sécuritaire qu'est le smoking, mais je ne peux m'empêcher de voir dans ce choix une offensive, une volonté de se débarrasser d'un passé encombrant. D'un passé, disons, trop désordre. Trop érotique? Certainement: s'il y a bien une chose qui a disparu dans ce nouveau Dior, c'est l'expression de l'érotisme. Les mannequins ont légèrement vieilli, leur androgyne juvénilité envolée avec les feuilles automnales, enfuie sous de nouvelles fringues qui ne laissent aucune place à la bannissable suggestion des corps. Exit leur libération, la rock-attitude (les slims), retour du costume symbole des convenances, lisse et impersonnel, le smoking noir-blanc-gris (ou bien, pantalon-boule, suppression des formes). Une nouvelle ambiance paternaliste présentée par la pose qu'elle inspire: le figement le plus total. Défilé remplacé par présentation, façon tableau officiel. Des mannequins (en cire?), enfermés, dans leur absence de mouvement, enfermés dans le strict ordre du poids traditionnel de leurs costumes upper-class, et même, enfermés dans leur décor. Mais pas n'importe quel décor: celui d'un hôtel, ou plutôt, d'un hôtel d'escabeaux. Nos statues ne sont pas ces rapaces nocturnes qui peuvent encore inspirer un mystère érotique, ce sont juste des corbeaux travailleurs, dont on observe l'apparente perfection comme un patron avec des employés. Un séducteur, ça bouge, ça avance vers les autres; il y a déjà là quelque chose d'inquiétant, à éviter. Et même si l'un d'eux se révoltait, comptait s'échapper, KVA a tout prévu: les mannequins sont coincés entre des murs. En fait, voilà la parfaite illustration de son ambition. Isoler Dior homme entre des murs et un semblant d'échange, froid et utilitariste, entre les fringues et le public. Less is more, less is mort.


Avant:

Après:

Bon, pour le prochain post je ne me suis toujours pas décidé: le Darfour ou Paris Hilton? Les paris sont ouverts.....

mardi, juillet 31, 2007

Correspondance solitaire


J’entendais au téléphone une voix isolée, qui parlait sans interlocuteur. De quoi, malgré ma curiosité je n’osais la comprendre.


Cette voix ces paroles étaient un a cappella perdu. Je crois, elle devait rechercher ses instruments pour recouvrir sa nudité, la guider en de filaments harmonieux jusqu’à l’achèvement. Trouver dans l’autre un orchestre qui saurait l’accorder en dialogue.


Quelle était son origine? Elle devait aussi l’avoir égaré. A force d’errer à la recherche de son complément, elle avait oublié son corps. La chanson dévêtue, était devenue psalmodie.


Et puis, à la longue, je me suis surpris à en reconnaître des notes. Les fibres de cette voix, alignées, composées ensembles, ressemblaient à mon visage.



(petit texte inspiré par le garçon "Plus emo tu meurs, chaton du jour, Harry Potter." )

mardi, juillet 03, 2007

Chute




Charmes (vulgarité?) des vidéos décrépites. Sélection de corridas.
Masse sombre, masse menaçante du taureau contre les couleurs encourbées, élancées du matador, c'est le bien contre le mal, la lumière contre l'obscurité.
Le bien arrive dans la paseo, dans un cortège d'entrée quasi-religieux. Puis vient le combat, la mise à mort du mal. Cette mise en scène sacrificielle, de bouc-émissaire, commence avec le tercio de pique, dans lequel le matador jouera avec un drap rouge dont l'habit n'est qu'illusoire, telle une toge christique. Avec lui commencent les tortures des picadors. "Sans effusion de sang il n'est pas de salut", disait l'autre: il faut nécessairement une souffrance. Que les malheurs du monde s'échappent de ce corps par ses fissures, passages dans un autre monde, transcendé dans l'immortalité de la Tradition.
La seconde partie de la corrida est le tercio de banderilles, consistant en la pénétration de longs bâtons pointus sur le corps du taureau. Ornement, d'une couronne d'épines. On se moque de ses cornes, on lui en rajoute d'autres; l'humiliation s'en prend jusqu'au symbole de puissance de l'animal. C'est après cette étape nécessaire que se déroule la troisième partie, la mise à mort.
Mais il arrive parfois que le combat tourne à l'avantage du taureau. On parle alors "d'accident sportif", jamais de "victoire de la bête". Celle de l'homme devrait être évidente, la corrida est entièrement composée selon cette base, selon cet ordre. Un ordre qui, comme tous les autres, cache la volonté secrète d'être rompu. Rideau rouge déchiré.

Je ne me suis jamais vraiment intéressé au sport. S'attacher à une équipe pour la voir triompher contre une autre, c'est un trip qui me faisait vibrer dans mon enfance, mais voilà, j'ai grandi. Eh ouais, les clichés du p'tit cérébral chétif, je sais. J'assume: la seule chose qui peut m'intéresser dans le sport, c'est l'apport sensoriel qu'il m'apporte. Ce qui en exclut beaucoup, du foot à la natation en passant par le vélo, le rugby ou la course, toutes ses compétitions où il suffit simplement d'être plus fort que l'autre, sans aucune ambition esthétique. Bof. Je comprends que les sportifs puissent y trouver satisfaction, mais avouons qu'en tant que spectateur, c'est chiant. Je préfère encore l'anti-gravité de la gym, de la perche, du ski -en plus de la corrida, bien sûr. Parce que c'est beau. Je pourrais parler du patinage artistique, aussi, mais je ne l'ai jamais apprécié, trop souvent ridicule, trop paillettes. Ce qui ne m'empêche de pointer un bout d'oeil à chaque fois, en fait dans l'espoir de tomber sur les tourbillons orgasmiques de Lambiel, ritournelles d'un manège humain qui a perdu sa manivelle.

Mais au fond, j'assiste avant tout aux tournois de patinage artistique avec la même pulsion secrète que la corrida, avec le désir, inquiet et attentif, de la chute. Une dualité, entre la peur et la jouissance d'une possible vision, d'une corne s'enfonçant dans un corps glorieux, ou de la beauté d'un crachage de gueule sur banquise glacée. Beauté de l'imprévu. Mais surtout, et cela concerne en premier lieu la corrida, pulsion érotico-morbide de la déchéance. C'est la blessure d'une Tradition conservatrice et paternaliste, du jeune homme viril armé de son épée phallique, esquivant avec habileté les charges d'un double inversé, animal sceptré de cornes sans conscience. La sexualité maîtrisée contre la sexualité anarchiste, à soumettre. Ce doit être dans ce cadre érotique que la puissance de la chute s'épanouie. De la sexualité comme recherche d'inhumanité, thème bien connu. La Tradition tient un rôle paternel, elle cadre la société, impose les valeurs, elle doit donc être représentée par l'homme victorieux, le matador. En le pénétrant, l'animal transgresse l'ordre attendu; c'est le désir pulsionnel, celui de l'enfant, qui tue le père. Il reste alors la mère. Situation incestueuse, libération des désirs. Un retour à l'état infantile initial et inhumain.


Souvenirs du film d'Almodovar: Nacho Martinez se branlant devant la vidéo d'un matador, massacré par son adversaire. Je suis sûr que tous les fanatiques de corrida font la même chose.

(A mon prochain post, je me remets à la poésie.)

mardi, juin 19, 2007

Autant en emporte le vent

On ne peut plus émettre de commentaires sur mon blog. Pourquoi? Blogger veut-il me punir de quelque chose? Me voilà définitivement condamné à l'isolement, pour une raison que j'ignore. Mon blog, sans ses petits tunnels, devient un trou. "Trou - Endroit tranquille et isolé dont on rêve à Paris et d'où l'on s'efforce de sortir dès que l'on y est arrivé" disait Daminus. C'est ça en fait: j'ai voulu m'installer à Paris, et je me retrouve perdu en sinistre banlieue. C'est Juvisy qui me censure, en fait.


Et puis, je me demande, pourquoi les mairies sentent-elles le dentiste? Et pourquoi l'anpe rend malade? Et pourquoi les VF existent encore?


Les Chansons d'Amour, par contre, c'est excellent. Tout autant que le dernier CD d'Of Montréal, ou, certainement, que le prochain album d'Editors.


Et en littérature, je lis actuellement L'insoutenable légèreté de l'être, de Kundera.
"L'absence totale de fardeau fait que l'être humain devient plus léger que l'air, qu'il s'envole, qu'il s'éloigne de la terre, de l'être terrestre, qu'il n'est qu'à demi réel et que ses mouvements sont aussi libres qu'insignifiants"
J'ai trouvé étonnant que ces mots surviennent juste dans une courte aparté entre mes rétrospections sexuelles/sensuelles. Il est clair en effet que je n'ai jamais été un fardeau. Oui, c'était la constatation du moment. Qu'aurais-je été pour mes partenaires, au fond? Un moyen de "déstresser entre deux réunions professionnelles", le dernier carburant annuel d'un "couple amoureux qui a besoin de respirer", un choix possible lorsque l'autre amant désiré est finalement absent... Le parfum peut paraître sinistre, mais pourquoi pas. J'ai toujours revendiqué l'absence d'amour, j'assume parfaitement cette légèreté là, celle qui butine selon les courants présents. Mais les autres, ces cons (forcément), ont-ils vraiment besoin de m'expliquer leurs raisons, comme s'ils s'excusaient, ont-ils besoins de rendre utile ma présence...? L'utilité me dégoûte; au fond, c'est eux qui gâchent ma légèreté. Renforcement d'un couple, remplacement d'un concurrent, break: me voilà coincé entre le rôle capitaliste (en ce cas on ne parle plus de corps mais d'organisme, du grec organon, instrument) et la culpabilité bourgeoise du plan cul. De quoi se transformer en buée, suffisamment visible pour être étiqueté. J'ai même été, dernièrement, un "égarement alcoolisé". Putain, un peu d'élégance tout d'même! Vais-je leur dire, à tous, que je ne m'intéresse à eux que pour rendre présent mon corps, que c'est lui qui m'intéresse en leur corps, son envol, son air? Non, ça foutrait un froid, j'imagine -une brise gelée- même si j'ai souvent envie de l'avouer, quand on me reproche -parfois- ma distante façon de faire l'amour, façon de courant d'air. "Jeune homme, vous avez des manières de courant d'air" C'est rafraîchissant, au moins. Survoler les corps en apportant avec moi l'odeur des précédents, un voyage, se servir de ce mélange comme carburant pour me porter plus loin. Les élévations parfumées, et revoilà les odeurs de sainteté qui s'amènent (mais finalement, Airos n'était-il pas un dieu.......? bon, désolé). Enfin, ça vaut toujours mieux que de sentir le dentiste.


Tiens, viens de recevoir un texto: "...moue adolescente accompagnée d'une bouffée d'air fou". Air fou, tourbillon, elle ne croyait pas si bien dire. Je suis du vent, et temps que je ne tourne pas, c'est très bien comme ça.


Note au passage: ce texte n'est pas tout à fait sincère, je me suis, disons, complu dans mon exercice de style. Mais je suis crevé, j'écris comme un somnambule, sans corriger mes erreurs. Et j'ai chaud, je transpire, et puis, du reste, on ne peut pas faire de commentaires sur mes derniers posts. Les gens cités auront donc la présence d'esprit de prendre le texte avec légèreté.


Mais j'y pense, vous ai-je parlé des cigarettes Yves Saint Laurent, et de mes érections à chaque fois que je prends le train?




dimanche, mai 20, 2007

cinémoi (ou pourquoi les titres ringards se rêvent autrement)

Raconter ma vie.......

HAHAHAHAHAHAHAHA, rires dans la salle.
Mais, et pourquoi pas après tout.
Je ne parle jamais de ce que je fais. Par pudeur? Oui, certainement, bien que je sois l'une des personnes les plus exhib que je connaisse. Mais à y réfléchir, je parle en fait de ma pudeur comme le fait tout exhibitioniste, c'est à dire comme d'un trophée, d'un nouveau fragment pouvant alimenter mon auto-composition -une nouvelle image à un film en constant montage. Je suis pudique par pose. Exhib par prose. Il n'y a qu'une lettre qui fait la différence, celle ci, au fond, ne doit donc pas être très importante.
D'ailleurs, c'est une étrange opposition, que celle de la "prose contre les vers" en poésie. Il s'agit peut être de la liberté stylistique, l'abandon pulsionnel contre le strict des codes, la rigueur d'un ordre précis et stable; la vie contre la mort (les "vers"). Replacé dans le contexte, on rique de dévier rapidement dans le délire du "comportement vrai", le spontané, contre le "comportement faux", la pose. Je dis ça parce que dans un de mes cours, un des élèves m'a reproché (il était intérrogé là dessus... oui nos cours sont passionnants) ma "façon mensongère de fumer". J'avais un ex qui se permettait aussi de juger du vrai et du faux dans mon identité. Quel ennui. Le pire, c'est que je crois que la majorité des gens réagissent de la même manière. Comme si on repprochait à un film d'avoir été préparé pendant un tournage. Comme si la spontanéité ne s'apprenait pas autant que la pose, la différence étant dans le choix, dans la maîtrise. Et l'intérêt, le seul, dans l'effet produit -ainsi que dans la satisfaction personnelle. Ainsi les vers, la prose, on s'en fout. L'un ne va pas sans l'autre, d'autant que la poésie, comme toute création, consiste en la mise en scène d'un élan impalpable, en cette dialectique, du contrôle de l'imprevu.



Mais pourquoi mes textes reviennent tous au thème de la mise en scène? Ah oui, c'est vrai, je devais parler de moi... Je suis réalisateur.

HAHAHAHAHAHAHAHA, rires dans la salle.

Oui, bon, je n'ai réalisé qu'un seul court métrage. Il est actuellement en montage, et même s'il ne révolutionnera pas le paysage cinématographique, je pense qu'il sera de bonne qualité. Et puis, du reste, il y en aura tellement d'autres. Le film sur la jeunesse, il va bien falloir que je continue à l'écrire. Film sur sexe sur rock sur sexe et sur les baleines échouées au centre ville, sujet pas forcément original et pourtant, et pourtant quel est le dernier bon film français sur la jeunesse actuelle (Les amants réguliers ne comptent pas, le dernier est donc L'esquive)? Quel film français pour parler de la-liberté-sexuelle-d'une-certaine-jeunesse-actuelle sans l'associer au désarroi et à la mort (non, Shortbus ne compte pas)? Il y en a pratiquement pas, non. Comme quoi. Putain d'époque. Dans les années 80 il y avait la dépression sida, nous vivons depuis quelques années une dépression de droite. Et merde, voilà que je m'égare. D'autant plus que ce n'est pas forcément vrai. Il faut m'arrêter quand je tombe dans le cliché du "on était plus heureux avant". Après tout, il y a un avantage, dans un pays de droite, ça reste quand même le plaisir de la contre-culture.
Ordonc reprenons: j'ai découvert une chose, réaliser des films est ce qui importe le plus. La seule chose qui calme mon narcissisme. En réalisant, je me marque dans le temps, laissant comme des signaux de reconnaissance dans ma vie, je deviens repérable. Plus besoin de me voir à tout moment, je sais qu'il y a une trace. Un film, enfin un objet, enfin, une mise en scène qui n'a plus rien de névrotique. Ca me permet, pendant un certain moment, de ne plus avoir à faire celle de la vie des autres. On souffle. On repose ses pulsions de puissance -de destruction.

(Quitte à les remplacer par un parkinson inattendu? Mon remake de L'année dernière à Marienbad me laisse perplexe... http://mc-s.blogspot.com/2007_05_01_archive.html)





Et comme j'en ai assez de ce post je vais le mettre à suivre.
A Paris on baise dans des lits, c'est caucasse. En lisant des poésies. Oui, la branlette va bien avec la poésie, je trouve, comme un assaisonnement. Lorsque l'amour prend une allure solitaire (ce qu'on m'a reproché la dernière fois, mon refus de fusionner, de l'abandon dans l'autre) ça peut être un lien de qualité.

vendredi, mars 02, 2007

Fusions orgiaques

fusion
orgiaque


Le réel se brouille d'une myriade de pixels désordonnés. La peau du temps, aurait un frisson?


Les images d'en face ont perdu le nord, elles se dissolvent en ébullitions, progressives, envahissantes. Chaque couleur se sépare de son objet, et de ces orifices vides s'échappent les souvenirs comme le tabac d'une cigarette. Fine et longue, de préférence, saveur vanille. Le vide d'accord, mais autant qu'il ait du goût.


Et le foulard se serre, et le noeud se tire. La stabilité des lignes directrices s'essouffle, murmure leurs dissonances brutes, par d'hazardeuses danses aux choregraphies truquées, pas indécis d'aveugle, calmes, calme, calme. On écoute Pink Floyd, et puis surtout, du post-rock, quoi d'autre, Godspeed you! Explosions in the Sky Mono Mogwai, des mélodies qui n'ont plus de refrains ni de couplets, et qui continuent sans destinations, sans même attendre les instruments. Lorsque ces derniers n'en peuvent plus, la musique se compose dans l'air, dans nos objets, dans nos corps. Elle meurt avec nous, on appelle ça un Requiem. Mozart, Verdi, mais surtout Fauré, entendu en concert aux Folles Journées. Requiem, quel joli mot, tiens.


Et le noeud, le noeud se fait amant, c'est tellement beau. Il presse, sans cesser, il faut sortir de cette tête tout son jus, son sperme et qu'en explosant il flotte dans ce nouveau tableau. Dilué dans ses fusions orgiaques. Jusqu'à l'épuration.


Déjà les bulles colorées de l'inédit regard se sont fondues dans la masse. Le noir et le blanc s'imposent. Robes printemps-été de Baptista, camouflages masculins automne-hivers de McQueen; toute l'oeuvre tunique-trèfle, manteau-rosée de Yamamoto. Comme ces tissus le foulard autour du cou se fait caresse, devient le dernier instrument d'une dernière danse. Epuration. Lorsque du monde il ne reste plus qu'une seule couleur, qu'une seule forme, elle se penche sur le garçon et lui donne un baiser.


Le plus beau baiser du cinéma, c'est quand même celui du balcon de Barry Lyndon. Avec au bout de la langue un curieux goût de pantin empoisonné, de mort lente. Mais après tout, si les cadavres sont exquis, nous aurions tord de nous priver de leur festin.


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Post dédié au gamin blondinet avec qui j'ai fait un court métrage en juillet dernier. Il s'est évaporé trop longtemps dans son jeu du foulard, je l'ai appris il y a quelques jours. Le p'tit Icare, qui battait les cils d'un battement de papillon; c'était ses ailes à lui. Je me demande bien comment il s'appelait, d'ailleurs, c'est gênant comme trou de mémoire....




mardi, février 20, 2007

Les lumières prennent la pose


aaaLumières aigues, lumières repues
aaD’être toi
aaaaInterminables voyages

Une caravane de blanc, de jaune, de rose
Qui s’étire, s’étire
aaaaDe toi
Le long des visages, ventres, de tes jambes
Et sexes
aaaaFigures, cambrures
Les lumières prennent la pose
De déhanchements cachés –se reposent
Pour un soupçon de clair obscur

Obscure, ou césure, blanche
aaC’est un trou dans le paysage de tes rivages
En teintes insouciantes, peut être d’un narcisse endurci
Au snobisme projecteur
D’espoirs abandonnés, réparer d’un filtrage les cassures
Du temps, filtrage jaune
aaaRose
Ces lumières qui viennent de loin –ton corps
En ruines divines, et surtout ne rien montrer
aaaaSodome et Gomorrhe
aaaaDroits et posés sur la pointe des pieds
aaaaVoir
aaaaLe soir
D’un vaste coup de peinture


Et rejouer
aaaaaaaaaaaaEncore une fois à Dieu
aaaaaaaaaaaDécider du bien et du mal, en rire
aaaaaaaaaaVieilles lumières de toi
aaaaaaaAlourdie chacune de nos passés en commun
De nos contrées visitées, au hasard, sans cibles
aaaaaNos voyages sensibles
aaaaA la recherche d’on ne sait plus quoi, sans doute un
aaaaaaEquinoxe
aaaaaaaAux contours les plus parfaits
aaaaaaaQui pourrait, en Ptolémée, et son Rapace
aaaaaaaaaFrapper
aaaaaaaaaaaEnfin
Crever nos surfaces

aaMais un soir nous prendrons un raccourci
aaaEt sans doute en toi trouverons nous
aaaaLe passage mystérieux
aaaaaDes lumières qui osent
aaaaaaLumières qui disposent

Qui prennent la pause

dimanche, janvier 28, 2007

Les brides inhumaines

Tu as quel âge? demande la jolie fille brune et classe
20 ans, répond le garçon blond
Ah, dommage.

........................

Avant mes 19 ans j'étais un garçon facile. J'en étais très fier, fier de mon ouverture, de ma capacité à trouver de quoi prendre en chaque corps. Je me voyais comme une sorte d'élite sexuelle, celle qui serait débarrassée de tous les conditionnements de départ. Alors que les garçons de mon âge désiraient les filles de notre âge, moi je désirais les garçons et les filles, les jeunes et les vieux, les beaux et les laids; c'était une sexualité qui s'épanouissait dans tout ce qui fait le monde, une communion avec lui que je rapprochais du mysticisme. Ou du christianisme. De la volonté d'aimer mon prochain "pour ce qu'il est", comme on dit bêtement. Voir même, de la volonté de briser les hiérarchies sexuelles -c'était aussi du socialisme, mine de rien. Je savais que j'étais dans le vrai, et pourtant je me suis finalement mis à faire des sélections. J'ai vieillis. J'ai donc commencé à orienter mes désirs, principalement sur les jeunes.

(Silence dans la salle: ais-je vendu mon âme au diable?)

J'ai l'impression que c'est nouveau, dans la société, cette obsession de l'adolescence. Si on en croit les livres, il y a un siècle les gens avaient leurs premiers rapports sexuels à 25 ans, et étaient encore à 40 ans considérés comme jeunes (nous savons tous que les deux sont intimement liés). Il y a cinquante ans, ces âges moyens, de dépucellage et de limites pour la jeunesse, se soustrayaient de 5 ans. L'évolution, à notre époque, est proportionnelle. On baise pour la première fois à 15 ans, et 30 ans est l'extrême limite avant de voir le sexe comme une consolation. Phénomène suivi par la culture et les médias. J'ai une amie qui est mannequin, mais voilà, elle a 20 ans: trop vieille. Continuer au delà, c'est pour les VIP. Il en va de même pour le sport: qui s'y intéresse si les sportifs ne sont pas jeunes et séduisants? Les toreros adolescents, par exemple, c'aurait été impensable il y a quelques décennies. Pareil pour les groupes de rock. Pas un mois sans qu'arrive une pléiade de jeunes "relèves", la plupart sans grand talent, mais toujours encensés en une aveugle surestimation. Arctic Monkeys, The Kooks, James Morrinson, Razorlight, Blood Red Shoes, Second Sex..... Plats et conventionnels, ils ont néanmoins un avantage, qu'ont bien saisi les labels de musique, c'est l'énergie sexuelle transmise par leur inédite jeunesse. Je ne vois pas qui écouterait ces chanteurs sans être uniquement motivé par l'envie de baiser avec eux. Leur succès est pourtant révélateur.
Il n'y a qu'en littérature que ce mouvement n'a pas cours: pas assez corporel, pas assez visible. On a Claire Castillon et Florian Zeller, on se dit que ça suffit. Les émissions littéraires sont trop rares pour en montrer plus.

En fait il y a eu, pendant ce siècle, deux grands moments "jeunistes": l'après mai 68, et les années que nous passons en ce moment. Toujours déclenchés par des petites crises de colère (le fameux mai, puis les cités et le CPE) que les médias érigent en révolution pour qu'enfin (légitimement ou non), tous les regards soient tournés vers le jeune, et qu'enfin, ce moteur prioritaire de la consommation soit canalisé de manière profitable. C'est la première raison, évidente. L'obsession de la jeunesse arrive au moment où la société de consommation en a besoin. Et plus le nombre de naissance -donc de jeunes, haha- diminuera, plus cette société sera dans le besoin. Du coup, non seulement il faudra veiller à toujours comprendre la demande des jeunes, mais il faudra en plus faire en sorte que les adultes aient les mêmes goûts que leurs ados -afin de boucher les trous. C'est simple: travailler à ce qu'on s'identifie par ce qu'on consomme (voir toutes les publicités qui mettent en valeur l'identité), et à ce qu'on veuille être à tout moment "dans le coup", si on me pardonne la vieille expression; donc à être jeune. L'élément clef de cette narcissique envie de rajeunissement est le sexe. Houellebecq ne cesse d'en parler. Dans La possibilité d'une île, il explique que ce ne sont plus les filles qui s'habillent comme leur mère, mais les mères qui s'habillent comme leurs filles. La consommation et les codes sexuels sont inséparables; ils sont destinés aux jeunes, c'est aux adultes de suivre. Les femmes habillées en petites allumeuses sont un exemple parmi tant d'autres, au même titre que le mouvement des "adulescents".

En lisant un article sur la religion en France, j'ai remarqué une analogie intéressante: d'après les sondages et statistiques, ces deux périodes de jeunisme ont été les deux plus grands vides pour le christianisme français, en matière d'adeptes.
Faut-il en conclure que notre société s'imposerait un ultimatum "Dieu ou les jeunes"? Se poser cette question consciemment, cela revient à choisir entre l'immortalité et l'éphémère. Choix paradoxale quand on constate que ce que les gens recherchent en la jeunesse, c'est l'immortalité (maintenir sa vie dans la vigueur, la beauté, la fraîcheur...) -tandis que Dieu, Lui, devient un soutien temporaire, l'appui du moment. On en est là. Pourquoi cet échange? Sans doute parce que Dieu est un absolu infini. Et que l'adolescence est son contraire: elle est un mouvement où rien n'est encore défini, corps, sexualité, choix professionnels, goûts personnels; c'est la période de l'évolution. Le jeunisme arrive ainsi quand on a besoin de changements (Dieu, toujours associé à la fin, se rétabli lorsque cette tension retombe, comme pour s'en consoler), de retourner au point de départ. Le point zéro, la page vierge. Oui, voilà le véritable paradoxe de l'adolescence, il s'agit d'un passage à l'état humain, une "humanité en devenir", et en même temps de l'apogée de cette humanité (Dieu?) qui se dégradera par la suite. Ce que l'on cherche en elle, ce sont ces brides d'inhumanité, non pas pour "fuir le réel", comme le dirait Finkielkraut, mais pour l'achever. Dans ce domaine, notre société a l'air de trouver que l'adolescence marche mieux que Dieu. Après un certain âge, elle est pourtant aussi peu concrète.

Et le remplacer par un autre réel? Celui d'une perpétuelle jeunesse, qui s'épanouira sous la révolution eugéniste, la technologie corporelle ou le clonage? Ou celui du chaos, tel que se plaisent à nous décrire les nostradamus en tous genres, que ce soit un chaos économique, morale, social, ou surtout, écologique... Dans ce cas là, voilà une bonne raison d'aimer les nouvelles générations: ils vont peut être en baver encore plus que nous.

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Et moi j'arrête là mon texte, sa rédaction a été particulièrement chiante. Vous voyez, j'ai vieillis, j'ai de moins en moins de grandes envolées dans mes textes, et de plus en plus l'impression de radoter. D'ailleurs, ma dernière excursion nocturne. Il y avait, à côté des djs, devant tout le monde pour bien montrer la robe dolce, la "fille classe de la soirée". Nos regards se croisent quelques secondes (c'est très long quelques secondes en boîte), très hollywoodiens, faussement froids, d'un froid faussement naturel. Elle vient me voir peu après et me demande mon âge. Je lui dis 20 ans, c'est vrai après tout. Avec sa main elle m'effleure ma joue mal rasée, et me dis "ah, dommage". Trop vieux, et elle s'en va, tant pis. Merde.

(!!!)

mardi, janvier 23, 2007

Peur bleue



Prendre garde, lorsqu’on contemple
Le bleu de la mer
De ne pas s’offrir aux vacillantes taches
aaaaaaaaDe ses nuages
Aux oeillades hypnotiques, diversion d'un avertissement
Du bleu du ciel
De ne pas céder aux clignements
Hésitants
aaaaaaaaDe ses vagues

aaaaaaaaPassage tumultueux, des turbulences en moi
Devant ces fusions
Devant l'émergence d'un jumeaux hostile
La crainte de la disparition me submerge
Me noie
De bleu

Mais qu’importe : cette peur m’élève
Ma peur est le fragment qui m’achève
Point de rencontre des éléments, apostrophe vers un mot
Encore inconnu –son absence, peut être

Et dans ce tremblement céleste
(arc en ciel, arche en ciel)
aaaaaaaaaaaaaaaTout devient présence
aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaViolence
aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaCommunion


(poème écrit en partie au LU, le seul bar nantais capable de passer du Ligeti. Je ne comprends pas ceux qui se remplissent d'alcool jusqu'à éclater. Je préfère le tabac/la drogue: au moins lorsqu'on est rempli de fumée, on s'envole. Je préfère ça à l'épanchement.
Et dehors, le vent souffle. C'est une occasion)

samedi, janvier 20, 2007

Un manteau en été


Pas vraiment de rapport avec le titre. C'est une phrase qui m'est restée dans le coin de la tête, et que je n'ai pas réussi à caser dans une poésie. Donc à la place d'un poème, quelques textes écris dans la voiture, en voyage pour une abbaye montagnarde. Juste un allé simple, je n'ai pas fait de retour approfondis -possibilité de changements, donc, quand j'en aurais le courage.
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Il est vraiment désolant de constater qu'il n'y a pas d'absolu dans le bonheur, pas de long terme. Aucun chemin ne mène à une félicité totale. Que se soit dans le sexe, ou dans la chasteté, dans le travail, ou l'oisiveté, dans l'art, ou dans les institutions. Dans la drogue. Dans la religion. Dans l'athéisme. Il y aura toujours une épine quelque part, un essoufflement douloureux, un étouffement dégoûté. Oh bien sûr tout le monde est au courant et l'a déjà expérimenté, mais je sais pas, j'avais besoin de le formuler. Comme une excuse? Peut être: nous considérons toujours les défauts de nos choix comme une trahison, sans doute parce que pratiquement tous sont pris contre quelque chose, contre un adversaire dont ils ont besoin pour s'épanouir. Face à leurs taches, on a l'impression d'entendre les "on l'avait bien dit" des autres. Les autres. Eh bien qu'ils aillent se faire foutre. Sans blagues.

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Tout se qui existe a un intérêt, et tout intérêt est programmé pour disparaître. C'est dans l'essoufflement qu'est la dynamique de la société, une invitation à aller voir ailleurs; donc au mouvement. Le changement est la condition de l'éternité.
Ainsi je me souviens d'un journaliste qui disait et répétait que la politique, c'était l'ambition (dans les lois, dans les structures économiques) du long terme. Je ne pense pas que ce soit vrai. Toutes les réformes finissent par imploser. C'est logique, elles ont de substance les mêmes ficelles que les caprices de notre condition mortelle. Il faudrait toujours mettre en place les réformes en prévoyant en même temps celles qui succèderont. On pourrait même finir par arriver à la stabilité: à un système fonctionnant par deux programmes, qui s'alterneraient, comme un tournois de ping-pong.
(Je rassure le lecteur, je ne développerai pas cette thèse plus profondément)

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C'est peut être la bisexualité qui amène instinctivement à changer, piocher, tout tester. Trouver un intérêt à chaque chose (*). Il y en a, j'en connais, qui prennent leur pied à rejeter en bloc des idées, des cultures, des théories et des idéaux. Ils sentent un pouvoir identitaire qu'ils font bander avec tout ce qu'ils peuvent trouver dans leur cours de la semaine, ce n'est d'ailleurs presque qu'à ça que leur servent leurs connaissances. On apprend les propos d'un philosophe, par exemple, et on apprend ensuite sa contradiction; on prend alors position pour l'un (impression d'implication, impression, que ce choix conditionné prouve la force de son caractère), et on dira de l'autre qu'il est stupide. Ca me troue. "Stupide", ou "inutile", ou encore "à ignorer". Minable. Minable, et pourtant très fréquent. J'en connais de très sympathique qui ont la furieuse manie d'insulter celui qui n'aura pas la même vision du monde, les mêmes idées politiques (alors que tous les partis ont des qualités (quelques uns, non?) et beaucoup de défauts). J'ai un ami qui trouve "stupide" toute interprétation de la Bible qui n'est pas passé par les oeillères de l'Eglise. Il y en a même qui méprise toute forme d'idéalisme -enfin, pas vraiment le fond de ces idéaux, mais le fait même d'idéal. Ce n'est "qu'un genre qu'on se donne", pour eux. Héritage direct de l'école, où tous "genres" étaient à bannir, où toute initiative d'identité (de différenciation) était considérée comme puérile. Un tel mépris de l'identité ne peut entraîner qu'un mépris des idées. Mais je me demande vraiment comment ces stérilets sur pattes peuvent se permettre de cracher sur des idées, ces choses mystérieuses qui naissent de la confrontation entre le moi et le monde, ces apparitions dont la mise en forme contribue à broder un portrait de l'humain. Comment ces ratés qui conspuent Freud ou Sartre, par exemple, peuvent ne pas se rendre compte que même au bout de leur 10ème vie ils n'arriveraient pas à atteindre la cheville de leurs travaux, de leur réflexion...?? Au début j'ai pensé au besoin instinctif qu'ont les humains de mépriser en bloc et sans appel une chose, mais en fait non, c'est avant tout de la bêtise et de la prétention. Et quand bien même les idées sont incomplètes, ou erronées, en quoi ça donne un quelconque statut à ces gens là? Ce n'est pas avec la vérité qu'on fait avancer le monde, c'est avec sa recherche. La passion de sa recherche.

((*)En fait je n'y crois pas, mais j'aime bien mettre toutes les qualités sur le dos de la bisexualité, ça énerve ceux qui ne le sont pas)

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Et Godspeed You Black Emperor est le meilleur groupe de rock du monde. On ne le dit pas assez. Mais me connaissant, je suis sûr que si ce fait était reconnu, je m'empresserais d'aller chercher un autre meilleur groupe du monde.

lundi, janvier 01, 2007

Beauté enfumée





Je voterai pour le candidat qui nous débarrassera de cette putain de loi anti-tabac. Et que crèvent les mal-baisés.

Voilà, c'est dit, je suis engagé.


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