mercredi, août 30, 2006

Nouvel antre


"Je ne suis et tu n'es, dans les vastes flux des choses, qu'un point d'arrêt favorable au rejaillissement"

Rester devant mon écran des heures réfléchies à en jongler avec, des heures de semblants d'incipit aux allures de simulacre. C'est mon premier message, je dois trouver quelque chose, une phrase accrocheuse. Que sais-je? Longtemps je me suis couché de bonne heure? Colin terminait sa toilette? Des taches des taches partout sur le troisième panneau vous voyez? Les phrases d'ouverture s'amènent comme un défilé de mode. A moi de choisir la plus belle.

Elle doit être très belle, bien sûr. Elle doit être offerte, les jambes écartées pour qu'on glisse dedans et tomber la tête première dans ses canaux aux multiples passages -s'y perdre. Le vagin d'une phrase est un labyrinthe où le nombre de couloirs et égale au nombre de lecteurs. Mais plus on s'y enfonce et plus les murs disparaissent, pour se retrouver dans un monde où ce sont les mots les voyageurs abstraits de nos pénétrations, de nos compulsions jouissives.

S'en débarrasser serait peut être l'idéal. Au fond nous nous construisons nous même nos labyrinthes pour pouvoir nous en extraire; nous devons savoir instinctivement que le sens implique des obstacles alors nous les engendrons. Moi par exemple pour avancer dans cette naissance là, ce nouveau blog, je me suis légèrement enfumé la tête (on me pardonnera alors la confusion). C'est cela le simulacre: sans doute suis-je en train de me tromper de brouillard. Est-ce le sens, ou mes mots qui s'envolent au rythme des assomptions langoureuses de la fumée blanche? Qui s'entrelacent de tous côtés jusqu'à se diluer dans l'univers?

Je m'en fout, j'ai décidé de devenir superficiel. Dans quelques jours j'aurais 20 ans, je n'aurais plus que ça à faire (il sera trop tard pour être sérieux). J'écoute We have the map of the piano, de Mum, une merveille d'envie de planage tête aux pieds. Cela va aussi très bien avec Your Girl, de Blue States, ou Ion, de Placebo, comme s'il y avait un lien direct entre l'acier glacé de l'électronique et nos corps en transe, une connection viscérale, sans doute parce que justement la transe consiste à traverser cet acier. Mais j'ai découvert que le classique aussi peut parfaitement s'harmoniser avec le planage; je pense en particulier à Philip Glass et ses boucles d'embouteillages, toujours à traverser, voie à explorer, donc. Einstein on the joints.....

Bref
On s'accordera donc pour dire que le map of the piano vaut mieux que quelques heures pour un début de blogage. Je vais donc débuter par une citation, une sorte de baptême pour le rejaillissement.
Rejaillir, rejouir (réjouir?) dans le cosmos en une élégie amoureuse et narcissique, jouir le cosmos. Ma création. Ce labyrinthe.



http://www.u-blog.net/derivesalenvers (l'ancien antre/autre, l'entre-autre)

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