dimanche, mai 20, 2007

cinémoi (ou pourquoi les titres ringards se rêvent autrement)

Raconter ma vie.......

HAHAHAHAHAHAHAHA, rires dans la salle.
Mais, et pourquoi pas après tout.
Je ne parle jamais de ce que je fais. Par pudeur? Oui, certainement, bien que je sois l'une des personnes les plus exhib que je connaisse. Mais à y réfléchir, je parle en fait de ma pudeur comme le fait tout exhibitioniste, c'est à dire comme d'un trophée, d'un nouveau fragment pouvant alimenter mon auto-composition -une nouvelle image à un film en constant montage. Je suis pudique par pose. Exhib par prose. Il n'y a qu'une lettre qui fait la différence, celle ci, au fond, ne doit donc pas être très importante.
D'ailleurs, c'est une étrange opposition, que celle de la "prose contre les vers" en poésie. Il s'agit peut être de la liberté stylistique, l'abandon pulsionnel contre le strict des codes, la rigueur d'un ordre précis et stable; la vie contre la mort (les "vers"). Replacé dans le contexte, on rique de dévier rapidement dans le délire du "comportement vrai", le spontané, contre le "comportement faux", la pose. Je dis ça parce que dans un de mes cours, un des élèves m'a reproché (il était intérrogé là dessus... oui nos cours sont passionnants) ma "façon mensongère de fumer". J'avais un ex qui se permettait aussi de juger du vrai et du faux dans mon identité. Quel ennui. Le pire, c'est que je crois que la majorité des gens réagissent de la même manière. Comme si on repprochait à un film d'avoir été préparé pendant un tournage. Comme si la spontanéité ne s'apprenait pas autant que la pose, la différence étant dans le choix, dans la maîtrise. Et l'intérêt, le seul, dans l'effet produit -ainsi que dans la satisfaction personnelle. Ainsi les vers, la prose, on s'en fout. L'un ne va pas sans l'autre, d'autant que la poésie, comme toute création, consiste en la mise en scène d'un élan impalpable, en cette dialectique, du contrôle de l'imprevu.



Mais pourquoi mes textes reviennent tous au thème de la mise en scène? Ah oui, c'est vrai, je devais parler de moi... Je suis réalisateur.

HAHAHAHAHAHAHAHA, rires dans la salle.

Oui, bon, je n'ai réalisé qu'un seul court métrage. Il est actuellement en montage, et même s'il ne révolutionnera pas le paysage cinématographique, je pense qu'il sera de bonne qualité. Et puis, du reste, il y en aura tellement d'autres. Le film sur la jeunesse, il va bien falloir que je continue à l'écrire. Film sur sexe sur rock sur sexe et sur les baleines échouées au centre ville, sujet pas forcément original et pourtant, et pourtant quel est le dernier bon film français sur la jeunesse actuelle (Les amants réguliers ne comptent pas, le dernier est donc L'esquive)? Quel film français pour parler de la-liberté-sexuelle-d'une-certaine-jeunesse-actuelle sans l'associer au désarroi et à la mort (non, Shortbus ne compte pas)? Il y en a pratiquement pas, non. Comme quoi. Putain d'époque. Dans les années 80 il y avait la dépression sida, nous vivons depuis quelques années une dépression de droite. Et merde, voilà que je m'égare. D'autant plus que ce n'est pas forcément vrai. Il faut m'arrêter quand je tombe dans le cliché du "on était plus heureux avant". Après tout, il y a un avantage, dans un pays de droite, ça reste quand même le plaisir de la contre-culture.
Ordonc reprenons: j'ai découvert une chose, réaliser des films est ce qui importe le plus. La seule chose qui calme mon narcissisme. En réalisant, je me marque dans le temps, laissant comme des signaux de reconnaissance dans ma vie, je deviens repérable. Plus besoin de me voir à tout moment, je sais qu'il y a une trace. Un film, enfin un objet, enfin, une mise en scène qui n'a plus rien de névrotique. Ca me permet, pendant un certain moment, de ne plus avoir à faire celle de la vie des autres. On souffle. On repose ses pulsions de puissance -de destruction.

(Quitte à les remplacer par un parkinson inattendu? Mon remake de L'année dernière à Marienbad me laisse perplexe... http://mc-s.blogspot.com/2007_05_01_archive.html)





Et comme j'en ai assez de ce post je vais le mettre à suivre.
A Paris on baise dans des lits, c'est caucasse. En lisant des poésies. Oui, la branlette va bien avec la poésie, je trouve, comme un assaisonnement. Lorsque l'amour prend une allure solitaire (ce qu'on m'a reproché la dernière fois, mon refus de fusionner, de l'abandon dans l'autre) ça peut être un lien de qualité.

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