mardi, juin 19, 2007

Autant en emporte le vent

On ne peut plus émettre de commentaires sur mon blog. Pourquoi? Blogger veut-il me punir de quelque chose? Me voilà définitivement condamné à l'isolement, pour une raison que j'ignore. Mon blog, sans ses petits tunnels, devient un trou. "Trou - Endroit tranquille et isolé dont on rêve à Paris et d'où l'on s'efforce de sortir dès que l'on y est arrivé" disait Daminus. C'est ça en fait: j'ai voulu m'installer à Paris, et je me retrouve perdu en sinistre banlieue. C'est Juvisy qui me censure, en fait.


Et puis, je me demande, pourquoi les mairies sentent-elles le dentiste? Et pourquoi l'anpe rend malade? Et pourquoi les VF existent encore?


Les Chansons d'Amour, par contre, c'est excellent. Tout autant que le dernier CD d'Of Montréal, ou, certainement, que le prochain album d'Editors.


Et en littérature, je lis actuellement L'insoutenable légèreté de l'être, de Kundera.
"L'absence totale de fardeau fait que l'être humain devient plus léger que l'air, qu'il s'envole, qu'il s'éloigne de la terre, de l'être terrestre, qu'il n'est qu'à demi réel et que ses mouvements sont aussi libres qu'insignifiants"
J'ai trouvé étonnant que ces mots surviennent juste dans une courte aparté entre mes rétrospections sexuelles/sensuelles. Il est clair en effet que je n'ai jamais été un fardeau. Oui, c'était la constatation du moment. Qu'aurais-je été pour mes partenaires, au fond? Un moyen de "déstresser entre deux réunions professionnelles", le dernier carburant annuel d'un "couple amoureux qui a besoin de respirer", un choix possible lorsque l'autre amant désiré est finalement absent... Le parfum peut paraître sinistre, mais pourquoi pas. J'ai toujours revendiqué l'absence d'amour, j'assume parfaitement cette légèreté là, celle qui butine selon les courants présents. Mais les autres, ces cons (forcément), ont-ils vraiment besoin de m'expliquer leurs raisons, comme s'ils s'excusaient, ont-ils besoins de rendre utile ma présence...? L'utilité me dégoûte; au fond, c'est eux qui gâchent ma légèreté. Renforcement d'un couple, remplacement d'un concurrent, break: me voilà coincé entre le rôle capitaliste (en ce cas on ne parle plus de corps mais d'organisme, du grec organon, instrument) et la culpabilité bourgeoise du plan cul. De quoi se transformer en buée, suffisamment visible pour être étiqueté. J'ai même été, dernièrement, un "égarement alcoolisé". Putain, un peu d'élégance tout d'même! Vais-je leur dire, à tous, que je ne m'intéresse à eux que pour rendre présent mon corps, que c'est lui qui m'intéresse en leur corps, son envol, son air? Non, ça foutrait un froid, j'imagine -une brise gelée- même si j'ai souvent envie de l'avouer, quand on me reproche -parfois- ma distante façon de faire l'amour, façon de courant d'air. "Jeune homme, vous avez des manières de courant d'air" C'est rafraîchissant, au moins. Survoler les corps en apportant avec moi l'odeur des précédents, un voyage, se servir de ce mélange comme carburant pour me porter plus loin. Les élévations parfumées, et revoilà les odeurs de sainteté qui s'amènent (mais finalement, Airos n'était-il pas un dieu.......? bon, désolé). Enfin, ça vaut toujours mieux que de sentir le dentiste.


Tiens, viens de recevoir un texto: "...moue adolescente accompagnée d'une bouffée d'air fou". Air fou, tourbillon, elle ne croyait pas si bien dire. Je suis du vent, et temps que je ne tourne pas, c'est très bien comme ça.


Note au passage: ce texte n'est pas tout à fait sincère, je me suis, disons, complu dans mon exercice de style. Mais je suis crevé, j'écris comme un somnambule, sans corriger mes erreurs. Et j'ai chaud, je transpire, et puis, du reste, on ne peut pas faire de commentaires sur mes derniers posts. Les gens cités auront donc la présence d'esprit de prendre le texte avec légèreté.


Mais j'y pense, vous ai-je parlé des cigarettes Yves Saint Laurent, et de mes érections à chaque fois que je prends le train?




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