dimanche, juillet 13, 2008

L'éventail dans le désert

















Je l’avais perdue de vue. Les oiseaux tombent par milliers, ils ont oublié le vent



oubliés les guides dont se servent les navires en quête de naufrage, les prophéties de bonheur qui se disent sans auteurs et sans âge que les enfants lisent dans les méandres de boyaux ; boyaux d’animaux ouverts ; une toge rouge se déchire pour montrer, quoi, peut être des mots s’extrayant d’eux même, aspirants, se superposent. Les réponses sont surfaites. Lorsque la fin du monde braquera sa molle bite, nous nous complairons à l’ignorer. Nous écouterons Yelle.







Et se déguiser en sens pour faire peur à Dieu. Et se déguiser en chat noir pour faire peur aux passants, trier les ombres la nuit les épingler dans des bocaux pour lorqu’elles ont séché en faire des masques. On a arraché les ailes d’un ange. Un éventail dans le désert.



Sa peau à perte de vue, à perte de vie sa peau étendue insensible aux égarés y creusent leur nid. L’alizé parcourt ses flancs pour en garantir l’existence, sa course avec les faucons en noyade dans les somnolences du soleil, mimant le silence de l’après. Des signes parait-il : le lierre comprime son étreinte contre les rhumatismes du vieil arbre tâtonnant de ses racines les grains de sable une armée, une langue, qu’il choisit comme héritiers. Ou le feu dans les roches disent-ils, quelque non-chose d’enfantin. Les hautes herbes ondulent. Les coquelicots, l’apparence de la fragilité comme un refrain pervers. La brume coule sur l’eau son brushing si maniéré qu’hoquète l’intrusion d’antilopes pressées – choisir cet office comme repère, comme re-mère. J’ai perdu mon infini de vue ; tout est intrigue ; je hais la nature.

12 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce rouge là est un point rouge ... charmant spectacle jouant sur la clarté du jour qui passe ... métamorphose du coquelicot, celui qui n’est qu'ombre, amoureux volage, dont l'âme se mêle à la terre, apprenant, dans le blé qui lève, à trier le grain, d’un coup de dents sec et brûlant, regardant le cercle du soleil se réconcilier au sourire infini.
Autre

Anonyme a dit…

Du bon et du moins bon. Je me permets un commentaire linéaire.



"Je l’avais perdue de vue. Les oiseaux tombent par milliers, ils ont oublié le vent"

Non, la dernière proposition est un peu ridicule.

"oubliés les guides dont se servent les navires en quête de naufrage, les prophéties de bonheur qui se disent sans auteurs et sans âge que les enfants lisent dans les méandres de boyaux boyaux d’animaux ouverts ; une toge rouge se déchire pour montrer, quoi ? peut être des mots s’extrayant d’eux même, aspirants, se superposent."

Ce passage est le plus mauvais. La répétition de boyaux est grotesque, cette "figure de style" est tellement déjà-vu (depuis les années 20). Le "quoi ?" est, de la même façon, ultra-ringard et galvaudé. Il ne manque plus que la scie de la reformulation (du genre "les enfants marchent, les enfants suivent le chemin, les enfants avancent").

"Les réponses sont surfaites. Lorsque la fin du monde braquera sa molle bite, nous nous complairons à l’ignorer. Nous écouterons Yelle."

Bon, ça c'est la rupture, tu fais le coup à chaque fois, on introduit de l'ultracontemporain et/ou de l'ultraconcret dans une langue métaphorique et ultra-éthérée. C'est toujours mieux que ce qui précède, m'enfin bon...

"Et se déguiser en sens pour faire peur à Dieu. Et se déguiser en chat noir pour faire peur aux passants, trier les ombres la nuit les épingler dans des bocaux pour lorqu’elles ont séché en faire des masques. On a arraché les ailes d’un ange. Un éventail dans le désert."

Passable. L'inévitable phrase nominale qui signale les mauvais poètes.

"Sa peau à perte de vue, à perte de vie sa peau étendue insensible aux égarés y creusent leur nid. L’alizé parcourt ses flancs pour en garantir l’existence, sa course avec les faucons en noyade dans les somnolences du soleil, mimant le silence de l’après."

Beaucoup mieux. Le thème de la peau a beau être ultra-galvaudé, ça passe à chaque fois, et là ça fonctionne. Le passage sur l'alizé, les faucons, le soleil, le silence, est beau.

"Des signes parait-il : le lierre comprime son étreinte contre les rhumatismes du vieil arbre tâtonnant de ses racines les grains de sable une armée, une langue, qu’il choisit comme héritiers. Ou le feu dans les roches disent-ils, quelque non-chose d’enfantin."

Un peu plus passable, ce passage.

"Ou le feu dans les roches disent-ils, quelque non-chose d’enfantin. Les hautes herbes ondulent. Les coquelicots, l’apparence de la fragilité comme un refrain pervers."

De la mauvaise poésie : la répétition du "disent-ils", encore une fois tarte à la crème. La dernière phrase est odieuse de nullité, nominale, avec la comparaison finale qui fait totalement gamine.

"La brume coule sur l’eau son brushing si maniéré qu’hoquète l’intrusion d’antilopes pressées"

Très bon.

"choisir cet office comme repère, comme re-mère."

Bof.

"J’ai perdu mon infini de vue ; tout est intrigue ; je hais la nature."

Oui.

Il serait temps que tu tues les automatismes d'écriture, façon "poésie contemporaine pour les nuls", qui nuisent si fort à la qualité de ta prose. Les audaces de syntaxe sont toujours ratées, chez toi (répétitions, ruptures dans la phrase, ponctuation aléatoire).

Tu n'es jamais aussi bon que quand tu t'en tiens à une phrase classique, une ponctuation classique et une graphie classique (sans les horripilants jeux de mots, outil qui date des années 50).

L'un dans l'autre, au final, je suis bien obligé de reconnaître que je trouve ce poème mauvais, mais qu'il montre que tu as du talent.

Anonyme a dit…

c'était MC.

Anonyme a dit…

Je m'aperçois que je t'impute une répétition alors que tu ne la fais pas : sur le "disent-ils". Mea culpa.

"Et se déguiser en sens pour faire peur à Dieu. Et se déguiser en chat noir pour faire peur aux passants, trier les ombres la nuit les épingler dans des bocaux pour lorqu’elles ont séché en faire des masques. On a arraché les ailes d’un ange. Un éventail dans le désert."

En fait il n'y a pas que la phrase nominale qui est gênante ici. Mais l'occurrence du "Et" en début de phrase. Très mauvais ça.

Jilian Essandre a dit…

"Oui"
"Non"
ça c'est de la critique.

Jilian Essandre a dit…

(A la relecture, j'aurais cela dit du mal à produire une critique autre que basée sur le ressenti et sur la classification en phrases que j'aime ou que j'aime moins, trouvant difficilement ici une continuité, sinon de rythme.)

Hannibal Volkoff a dit…

Maxime, foutrefichtre, réponse en structure classique : d'abord ensuite enfin.

D'abord, faire abstraction de ton intrinsèque incompatibilité avec la poésie, que toi même reconnais.

Ensuite, te répéter ce que je t'ai répondu oralement le lendemain de ton "analyse" (!). Oui, je reprends des tics, des codes poétiques du XXème sciècle ; mais il faut savoir que depuis dada, depuis la fin du mot, la poésie littéraire a trouvé son aboutissement et n'appartient plus à l'histoire de l'art. On ne peut donc écrire de la poésie, de nos jours, que par insatisfaction, parce que la poésie moderne nous parait molle et inaboutie, et qu'on se croit capable de l'achever -et quand je parle d'achèvement, il ne s'agit plus là de nouveauté, mais de faire, enfin, avec les mêmes codes, de la qualité.
Comme je te l'ai exemplé, c'est notemment le travail de Tarantino, reprendre les séries Z pour en faire enfin des chefs d'oeuvre.

Enfin, quelques points : si tu lisais un peu plus tu constaterais à quel point la phrase nominale est répendue dans toute la littérature moderne, de Rimbaud à Angot en passant par Joyce Calaferte Duras Mallarmé Claudel Aragon etc, énormément d'entre eux en fait. Tout dépend de comment on l'utilise. Mais, est-ce à Sciences-Po qu'on apprend que "l'inévitable phrase nominale signale les mauvais poètes"?
La syntaxe du poème n'est pas la même que sur feuille, mais j'avais la flemme de tout mettre en forme (elle n'est cependant pas très différente, et nécessaire pour le rythme, la respiration). Ainsi, originellement, la répétition "boyaux" est sensée revenir à la ligne.
Non, les jeux de mots ne sont pas démodés. Relire Jelinek, par exemple.
Et puis finalement, quand tu dis que c'est nul, en fait non, c'est bien.

Maxime, tu ne sais pas assez tout le bien que je pense de ton talent littéraire, mais concernant la poésie, tu devrais t'en tenir à ce que tu sais en faire de mieux : l'apprendre par coeur. Quant à la critique littéraire, hum, disons que j'attends avec plus d'impatience tes décortiquages d'articles journalistiques.

Nathaniel.L a dit…

Salut,
Au fait , c'est toi qui a posté Sophoclization sur MD ? (:

Nathaniel.L a dit…

( Pardon j'ai pas eu le courage de lire l'article une autre fois, mais j'aime bien les photos qui l'accompagnent)

Hannibal Volkoff a dit…

Non, ce n'est pas moi. Mes deux derniers articles sur MD sont Ceci qui est le plus informe et Sly and the Gayz.
Bons parapluies !

Nathaniel.L a dit…

ah oui! désolé ^^ ça fait longtemps que j'en ai pas lu
bon je ferme la fenêtre pour lire tes articles :P
( de toute façon sur blogger y'à que ton blog et celui d'un autre auteur de MD que je lis )

Anonyme a dit…

MC et Atreides, ou les Vadius et Trissotin de la toile!

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